Fallait choisir, l’ami…

Nous sommes moins que de la merde . 
La merde existe , nous non . 
Comment faut t’expliquer ?
 La merde a un prix , et nous un coût . 
Avec de la merde, tu peux faire du fumier pour faire pousser des trucs . 
Toi , tu es interchangeable . Si tu veux plus pousser ton caddie ou visser ton boulon , y’a trois milliards sept cent vingt-deux millions candidats prêts à traverser la mare aux canards , sans bouée , avec un CV entre les dents . Ou pas de CV pour ceux qui ne savent pas écrire. Comme s’il y avait besoin de savoir écrire pour tchatcher dans trois portables , mater Drucker sur un écran plat et bafrer de la bouffe pour chiens .
Tu comprends, tu, je, nous, on est moins que de la merde . Bien moins . La merde est limitée , mais les trous du culs innombrables . Jaunes , marrons , violets ou roses . Comme en 14 .

Fallait choisir l’ami.

T’avais un peuple , maintenant t’as une entreprise . Pas vrai M’ame Parisot ?
T’avais un Gouvernement , t’as un Conseil d’ Administration .
T’avais une identité , t’as pas d’actions dans la boîte .
T’avais une nationalité , t’as une pointeuse .
T’avais une vie , un avenir , t’es à poil dans Germinal .
Seul .

Toi qui entre dans le Nouvel Ordre Mondial , laisse ici toute espérance .Ici , bientôt , comme avant ailleurs , on ne s’échappera que par la cheminée . Le loup a mangé les petits cochons.

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Nous ne pouvons pas être victime de racisme puisque nous n ‘existons pas . 
Du moins pas en tant que groupe , communauté ou race .
 Les Blancs n ‘existent pas , les Français de souche encore moins .
 Sauf bien entendu quand nous nous rendons coupables de racisme , c’est à dire de mauvaises pensées .
 Une mauvaise pensée , par exemple , serait de nous concevoir nous mêmes comme existant. 
Verbotten ! Tabou ! E pericolo ! Achtung ! Nein ! 
Vade retro ! Te exorciso !

Nous n’existons pas . 
Nous n’avons pas le droit de nous définir , de nous concevoir .
 Seuls ceux qui ne sont ‘pas nous’ existent . 
Eux peuvent nous nommer . Mais nous
 n’avons pas le droit de les nommer .
 Eux existent par opposition à nous , par contraste .
 Nous , non. Nous n’existons ni par nous mêmes , ni au travers d’eux , sauf pour eux , mais pas pour nous.

Ca y est ? C’est compris ? C’est entré ?

Nous sommes l’eau du bocal
. Ils sont les poissons. 
Nous sommes liquides. 
Ils ont des membranes cellulaires
. Nous ne sommes pas autorisé à en avoir .
 Ils sont étanches
. Nous sommes fluides
. Nous sommes la pâte molle du conglomérat. 
Le truc qui supporte tout le reste , dans les deux sens du terme .

Nous n’avons pas accès à une conscience ethnique . 
C’est sale , caca !
 Lave toi la bouche au savon , tu as surement chopé ça dans le bac à sable . 
La conscience ethnique de l’Autre est pure , noble , naturelle , nécessaire , non soluble .
 Ne lui fait pas d’ombre avec la tienne
. Taggle !

Et attention , hein , non seulement tu as intérêt à pas moufter , pas bouger une oreille , mais tu dois être CONVAINCU , persuadé intimement de ne pas exister , de façon telle que l’ idée de l’ombre d’un doute te fasses immédiatement vomir.

T’as la nausée quand tu me lis ? Alors ça va .

3 réponses à “Fallait choisir, l’ami…”

  1. legrandjeu dit :

    SARL sans l’ombre d’un doute. Le coma des mortels.

  2. Blot J-François dit :

    Fantastique !

  3. Verdun dit :

    Superbe father! Merci.

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