Christophe Barbier

Christophe Barbier a la tronche de ce qu’il est : un loufiat obséquieux, un chef de rayon Darty surpris en plein harcèlement sexuel sur une caissière, un sommelier de chez Tricatel, un VRP en sex-toys collectionneur d’Alix, un chef scout qui tape dans la caisse, un fayot d’internat, un conseiller bancaire qui fourgue des bons à échéance décennale à une centenaire, un petit ramasseur de balles de Roland Garros ayant subi une poussée de croissance cet été, un faux derche de chambrée, un kidnappeur de caniches de beaux quartiers, un gigolo à mémères cannoises, un infirmier à domicile couché sur testament, un croupier de casino de polder, le gars qui se fait porter malade à chaque corvée, le marié du jour qui prend pour témoins les amants de Madame, le gendre à la Feydeau, un démarcheur en assurances éphémères dont le siège est à Panama City, un entraineur de patineuses.

Ce gars là a dépassé les limites de ses compétences le jour de sa naissance. Il eut été parfait dans un rôle permanent de minus pour le cinéma français des années 60, prenant des claques de Lino Ventura. Jean Yanne étant malheureusement décédé, il lui reste la possibilité de bosser avec Mocky. Il a exactement la gueule de l’emploi.

On ne sait pas grand chose de ses premières années de galère. On dit qu’il a exercé successivement les professions de peintre en bâtiments, vendeurs de cartes postales, représentant chez Butagaz, testeur de croquettes chez Canigou, barbier et interprète.

Lors d’une exposition vente de balais serpillières auto-essorants signés par de grands maîtres de l’Art Contemporain il rencontre Arlette Chabot, une sémillante journaliste qui pourrait être son arrière grand-mère. Le coup de foudre est réciproque et immédiat.

Le journalisme français regorge de ce genre de crétins falots en forme d’adolescents mal terminés, le nez goutteux enseveli dans une écharpe rouge tricotée par maman. Le genre de gus qui attrapent un rhume à Saint Domingue à cause de la clim.

Tout ce qu’on leur demande, à ces spécialistes du bruit mou, c’est de transformer le débat en partie de bridge entre retraités diabétiques. Ils ont la fonction de Tranxéniser l’opinion, de coaguler la polémique. Des coiffeurs pour dames de cet acabit, adorateurs du centrisme à tête de veau et coupeurs de cheveux longitudinaires, il y en a des floppées. Leur ancêtre est Duhamel et leur Saint Patron le ridicule Jean François Kahn. Certains descendent d’Arlette Chabot.

Barbier, raseur insipide, n’est qu’un échantillon moche de plus dans ce paysage terne et plat de débats avortés conduits par des faces de purges où l’on se passe le séné en échange de la rhubarbe, où le plus brillant est encore celui qui a le plus de pellicules sur son costard.

Ce banc de harengs, tous animés du même mouvement quand le courant change, aura bien contribué à étouffer l’intelligence et la vérité sous l’édredon de leur conformisme opportun. Seule consolation pour nous : ils auront passé leur carrière à genoux, ces ronds de cuir, et fut-ce pour cirer les godasses des puissants, c’est tout de même une position inconfortable et qui prête à confusion.

La technique qui consiste à couper un débatteur intelligent avec une remarque idiote et absolument non informative est une spécialité de ces crétins. Il convient de prendre l’air pénétré du gars qui apporte un vrai contre argument au débat.

La béchamellisation du discours est aussi pratiquée, consistant à ensevelir le sujet sous une couche épaisse de sauce verbale insipide, censée nuancer l’argument adverse ou le réfuter mollement. Evidemment, seule la quantité compte. Tandis que l’auditeur essaye désespérément de comprendre en quoi cette pléthore fait sens, il perd de vue l’argument adverse.

Il convient aussi de faire dans l’insignifiant, car si ce qui est excessif est insignifiant, cela implique pour ces mammifères marins que ce qui est signifiant est forcément modéré. Et donc que pour être extrêmement modéré, il convient d’être très peu signifiant et réciproquement. Les veaux journalistiques et autres experts ovins disposent à cette fin d’une foultitude d’informations dérisoires, de chiffres de détails, de micro-anecdotes vécues par sa concierge qu’il peut, selon son image, brandir hystériquement avec la tronche de la vertu outragée à la Wolton, ludiquement avec une excentricité volubile à la Kahn, ou doctement avec l’air du canard qui se prend pour un aigle comme Duhamel. Dans le cas de Barbier, le style serait plutot curé de campagne qui rappelle à l’ordre la noce partie en biberine, choqué mais doucereux.

Car, vous l’aurez noté, il y a toujours un « ordre », une morale sous-jacente, non dite mais implicite, qui borne et cloture ce que le contradicteur a le droit d’exprimer. Peu importe la vérité, les faits ou la logique, s’ils conduisent à formuler l’interdit ou le fortement déconseillé. Dès que le garde-chiourme mollasson sent qu’on s’approche de la barrière, il grogne comme un roquet, aboie au secours pour avertir le fermier de la chaine, ou remue la queue en pissant partout et en hurlant à la lune selon le genre de clébard qu’il est, le dernier comportement étant réservé à JFK qui en a l’ exclusivité et les droits.

Le style du chien de berger Barbier n’est pas encore bien affirmé : il hésite entre le fox-terrier et le caniche nain, très amateur encore. Il faut dire que la nature ne l’a pas favorisé pour la fonction. Il n’a pas le poil luisant du Duhamel, ni la dentition solide du D’Arvor, encore moins le coté sautillant et bondissant du Kahn. Il tire plutot sur l’épagneul avec son air souffreteux et ses grandes oreilles pendantes. C’est peut être parce qu’il du Chabot dans ses aïeules.

Il faudra penser à le croiser avec une race médiatique plus agressive. Un Amar par exemple, ou même une saillie avec une Sinclair ou une Ockrent si elles peuvent encore mettre bas. Par contre on évitera de lui présenter de l’Ardisson ou du Fogiel, il est déjà largement assez faux cul comme ça. L’ Adler est à proscrire si on ne veut pas obtenir un de ces chiens chinois plein de peau et le Sfeir, totalement interdit, sauf à créer une race bâtarde de lévrier afghan hémiplégique matiné de cocker.

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8 réponses à “Christophe Barbier”

  1. Georges PN dit :

    On aurait reconnu le mec de Séville, même sans son écharpe et sans son nom ! Chapeau bas, Father !

  2. Philippe Aucazou dit :

    Je découvre le Father McKenzie, et cela me plait énormément ! Je me demande juste qui il est !

  3. Ruf Brabus dit :

    Comme quoi, même le merde en tube peut faire l’objet d’une thèse . 🙂

  4. ras dit :

    excellent!

  5. diogena dit :

    Si tellement vrai, j’ai du mal à m’en remettre… Bravo encore

  6. Laurent dit :

    Tout est vrai ! J’ai vérifié… Je vous aime.

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